SE FAIRE MENER EN BATEAU SUR LA CÔTE D'AMOUR, QUEL PLAISIR ! (PART 14 : acheter un bateau d'occasion)

Pour certains plaisanciers, le prix d'un bateau neuf est trop élevé. Qu'a` cela ne tienne, il est toujours possible de se rabattre sur un bateau d'occasion.
Comme nous l'avons dit dans un article précédent, les prix sont assez variables sur le marché de l'occasion, même pour un bateau de la même année dans un état identique. Il faut donc se préparer le plus souvent a` négocier.

Mais outre l'aspect (important) du prix, il convient d'examiner attentivement le bateau d'occasion que l'on convoite. Car, plus le bateau est ancien, plus il peut y avoir des surprises (des mauvaises) : il faut examiner soigneusement les oeuvres mortes et les oeuvres vives du bateau. La partie immergée, la partie émergée mais aussi l'intérieur (cabines, toilettes, carré) et les fonds de cale (fonds de cale moteur et fonds de cale de servitudes).





 L'un des dangers majeurs sur une coque ancienne est l'osmose (une maladie des coques polyesters). Mais celle-ci ne frappe pas tous les bateaux anciens ni tous les chantiers également : il y a des mauvais millésimes sur tel ou tel type de bateau. Il y a certains chantiers dont les bateaux en polyester franchissent le cap des 30 ans d'âge sans soucis et d'autres chantiers qui connurent beaucoup de problèmes d'osmose. 
Il faut se renseigner et ce n'est pas toujours facile car il règne une certaine auto-censure dans le milieu nautique qui empêche de désigner les bons et les mauvais élèves nominativement (cela vient souvent du fait que les chantiers de construction nautique font de la publicité dans les revues et magazines qui font les essais des bateaux : trop critiquer un chantier ou un modèle (raté, problématique) d'un chantier aboutirait a` risquer de perdre le budget publicité de celui-ci, important voire primordial pour la revue. On saisit par la même occasion le lien insidieux de dépendance entre publicité et journalisme en général).




Si l'on n'y connaît rien en technique nautique, si l'on n'a pas envie de se creuser la tête, il existe deux solutions :
- acheter son bateau d'occasion chez un professionnel ou un concessionnaire (on bénéficie de la compétence du professionnel et parfois aussi d'une garantie).
- faire expertiser le bateau d'occasion convoité par un expert. Puis, fort de son expertise, aller négocier le prix du bateau d'occasion convoité. Parfois aussi, renoncer a` son achat lorsque l'expertise révèle des défauts rédhibitoires (infiltrations d'eau, osmose importante, etc...)



Autre point important lors de l'achat d'un bateau d'occasion : la négociation du prix des options. A la différence des voitures ou` de plus en plus d'options indispensables sont incluses désormais dans le prix de vente du modèle présenté, le marché du bateau vit encore dans les années 80 : on vend (sauf exceptions dont nous reparlerons) des bateaux avec le strict minimum d'équipement puis on rajoute des options au prix fort ou des packs d'options facturés un bon prix également.

Dans un achat de bateau d'occasion, on se retrouve parfois avec un vendeur qui va essayer de récupérer le maximum d'argent sur les options qu'il a payées. Non seulement le procédé est peu fair-play (certaines options ne valant plus grand chose avec le temps : électronique, informatique, électro-ménager et d'autres s'usent naturellement : moteur d'étrave par exemple) mais l'acheteur potentiel se retrouve parfois devant un bateau qui comprend des options qui ne l'intéressent pas : suréquipement électronique, équipements de pêche... 
Dans ce cas, il faut négocier car pourquoi payer des équipements que l'ancien propriétaire jugeaient indispensables mais dont on n'a aucun besoin ?



Quand on envisage l'achat d'un bateau moteur, on va acheter un élément important et indispensable avec le bateau : le moteur, justement. Il va donc falloir examiner le kilométrage de celui-ci. Sur mer, on ne parle pas de kilométrage a` proprement dit mais plutôt d'heures d'utilisation.

Un bateau avec beaucoup d'heures d'utilisation signifie un bateau avec un moteur usé. Mais un bateau de 10 ans d'âge avec juste 140 heures d'utilisation (14 heures par an) n'est pas forcément un excellente affaire : certes, le moteur est peu usé et a peu servi mais les moteurs marins (surtout les diesels) n'apprécient pas trop l'inaction prolongée. Le nombre d'heures de navigation doit donc se situer dans une moyenne raisonnable.

Sans compter que même un moteur quasiment neuf de 10 ans d'âge voit certaines pièces se détériorer avec le temps : joints, filtres. Ainsi, un moteur n'ayant quasiment jamais servi n'a pas eu besoin de beaucoup d'entretien. Or, l'entretien régulier des moteurs marins est indispensable (surtout les diesels in-bord mais aussi les Z-drive essence ou diesels). Il vaut mieux parfois un moteur régulièrement entretenu avec un nombre d'heures conséquent qu'un moteur quasiment neuf de 10 ans d'âge sur un bateau qui ne sort jamais en mer.



Enfin, pour acheter, il faut choisir le bon moment.
Eviter les périodes de l'année ou` la demande est importante (avant chaque été).
Privilégier aussi (si l'on n'est pas pressé) les périodes ou` les ventes se tassent, ou` le marché nautique est en récession : les vendeurs seront alors plus prêts a` accepter des sacrifices et des remises importantes (faute d'acheteurs). 
Par exemple, les années 2008-2010 furent intéressantes pour les acheteurs a` cause de la chute des ventes de bateaux due a` la crise financière (crise des subprimes) de 2007-2008.
De même, a` cause de la crise liée au Covid-19 et du confinement, le marché s'est figé. Après l'été 2020, avec toutes les incertitudes liées au rebond du Covid-19, il est fort a` parier que le marché des bateaux ne sera pas très dynamique. Il y aura donc de bonnes affaires a` réaliser. Calcul quelque peu cynique mais "business is business".




A suivre...



















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